vendredi 30 janvier 2015

Un gouvernement anti-austérité, mais pas anti-machisme !


Nous étions nombreu-ses-x à nous réjouir dimanche soir à l’annonce des résultats des élections législatives en Grèce, donnant le parti de gauche anti-austériaire Siryza en tête avec presque la majorité absolue. En effet une victoire contre la troïka (Banque Centrale Européenne, Commission Européenne et Fonds Monétaire International) et les politiques d’austérité menées en Europe, dont les femmes sont les premières victimes, ne pouvait que nous donner de l’espoir, et particulièrement en Grèce où le chômage, après 9 plans d’austérité, est passé à 50% chez les femmes et où les femmes de ménage licenciées par le Ministère des finances sont devenues l’emblème de la lutte.
Au lendemain de sa victoire, M. Tsipras a annoncé la formation de son gouvernement, formé de 10 ministres, parmi lesquels... aucune femme ! Quand on prétend vouloir changer la société, ce serait bien de ne pas en oublier la moitié. 
La gauche a de bien beaux idéaux d'égalité, mais rien de particulier ne semble prévu pour les femmes dans le programme de Syriza, bien que le féminisme fasse apparemment partie des mots d’ordre. Nous voyons concrètement avec ces nominations que le machisme est toujours bien présent et que le pouvoir, même à gauche, semble réservé aux hommes. Une réponse à celles et ceux qui prétendent que la fin du capitalisme sonnera le glas du sexisme. Ce n’est malheureusement pas encore parce qu'on est de gauche et progressiste que l'on tient forcément compte de la domination masculine et de l'égalité femmes-hommes. 
Nous osons croire qu’en France, composer un tel gouvernement uniquement masculin ne serait plus possible, et que, si un premier ministre (en attendant la prochaine première ministre), qui plus est de gauche, en avait l’outrecuidance il pourrait être certain que nous ne resterions pas sans réaction et qu’il aurait à faire le remaniement le plus rapide de l’histoire.

Bien que les mesures sociales prévues par Syriza (augmentation du smic, rehaussement des minima sociaux, aides alimentaires, prise en charge des dépenses d’électricité pour les plus pauvres...) bénéficieront aux femmes car elles sont les plus précaires, Osez le Féminisme ! déplore que les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes, encore une fois, ne fassent pas partie des priorités.




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