lundi 8 décembre 2014



LÉA A VU LE LOUP 
NON, ELLE A ÉTÉ VIOLÉE ET TUÉE

Lettre ouverte à la Gazette de Montpellier

Mesdames et messieurs les journalistes de la Gazette, nous ne vous interpellerons pas sur la nécessité ou l’opportunité de donner des détails sur le meurtre de Léa : le débat a commencé la semaine dernière vos réponses sont claires. 
Nous, féministes ne pouvons qu’approuver toute information visant à alerter les population sur le drame quotidien des violences faites aux femmes, sur les meurtres qui trop souvent s’en suivent : les féminicides, tant il est clair qu’ils frappent les femmes parce qu’elles sont des femmes.  (Site de notre campagne pour la reconnaissance du féminicide ici.)
Rappelons qu’en France il y a : 75 000 viols déclarés par an, une femme qui meurt tous les deux jours ½ sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon, près de 90% des personnes prostituées sont des femmes, ...etc.
Cependant nous vous posons la question suivante : pensez-vous qu’intituler votre article « Léa et le Loup » était des plus judicieux ? En effet, cette tournure fait écho à l’expression : « elle a vu le loup » qui se dit d’une jeune fille ayant déjà eu des rapports sexuels, et part là elle minimise le crime et banalise le viol qu’a subit cette jeune fille en un rapport sexuel qui aurait « mal tourné ». Est-ce vraiment le message que vous souhaitez faire passer aux lecteurs-trices de la Gazette ?
Ce titre racoleur aux allures de conte de Noël en première page à l’effet contraire de ce que l’article dénonce puissamment dans les pages intérieures. Or, le traitement médiatique de tels sujets a une importance capitale sur le regard que l’on porte sur les victimes, les agresseurs et le crime en lui-même. Ce qui fait qu’un féminicide est facilement appelé « crime passionnel », semblant ainsi donner une excuse au tueur, alors qu’il n’en a aucune.
C’est pourquoi nous espérons qu’à l’avenir vous serez plus attentifs-ves à ce que le sensationnel ne prenne pas le pas sur l’information en prenant conscience du rôle central que vous avez à jouer sur les prises de conscience des citoyen-ne-s.


mardi 25 novembre 2014

Reconnaissons le féminicide

FÉMINICIDES

Des chaussures rouges parlent pour « elles »

Pour la reconnaissance du féminicide, dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, Osez le féminisme!34 (OLF34) a organisé  samedi dernier à 15 heures,  une action symbolique et originale pour marquer les esprits et susciter le débat.

Des chaussures rouges pour femmes ont été déposées par les militantes en début d’après–midi à proximité de l’Esplanade Charles-de-Gaulle, afin  d'attirer le regard et surtout l’attention autour de la campagne lancée le 22 novembre dernier  par le réseau national d'Osez le féminisme !


Aussitôt posées, les chaussures rouges ont créé l’effet tant espéré par les militantes ;  des interrogations fusent de toutes parts : "pourquoi des chaussures rouges et pour quelles raisons, quelle est la signification du féminicide ? Et quelle est la finalité de cette action…?"  Autant de questions auxquelles les féministes ont pris, avec plaisir et intérêt, le temps de répondre. Tout en distribuant une centaine de tracts récapitulatifs sur la thématique. Des touristes de passage dans la ville ont également pris des photos des chaussures rouges en félicitant les militantes de ce choix « singulier »  de la mise en scène.


« Des chaussures rouges symbolisent toutes ces  femmes qui sont mortes en raisons de leur sexe ici ou ailleurs dans le monde » répond Mireille. De son côté, Monique portant le drapeau de l'association dans les bras,  insiste sur le choix de la couleur « par la couleur rouge, nous voulons témoigner notre colère contre une société qui nourrit les stéréotypes et le sexisme, autour des femmes en général ».








Nous pouvions voir en plus des chaussures rouges, ce jour-là, une sélection d’articles de  presse régionale et  nationale, traitant de meurtres de femmes et présentés comme de simples faits divers, chose qui scandalise les militant-e-s. Ces dernièr-e-s dénoncent à ce propos le traitement médiatique de certaines affaires et demandent aux journalistes que la notion de «crime passionnel», reconnu par le droit français, disparaisse du jargon.

Aux personnes qui s’interrogeaient sur ce qu’elles pourraient faire concrètement, en citoyennes, la jeune militante, Alice n’hésitait pas à les renvoyer à la pétition en ligne, adressée  par le réseau national d’OLF! à la Ministre de la Justice, Christiane Taubira, et à la secrétaire d’État aux Droits des femmes, Pascale Boistard.














En effet, l’une des recommandations phares  de cette campagne nationale est la demande « d’inscription du féminicide dans le code pénal »,  en dénonçant « un système législatif défaillant, alors que de nombreuses femmes continuent de mourir assassinées par des hommes ».

Avec cette action de « chaussures rouge » OLF! 34  a  relayé  la campagne nationale pour la reconnaissance du féminicide qui comporte  des combats sur le plan juridique et également d’ordre sociétal ; pour faire  reconnaître la dimension machiste comme circonstance aggravante d’un meurtre,  Osez le Féminisme ! entend aussi faire évoluer les mentalités, car «l’impunité des agresseurs» est directement liée au sexisme présent dans la société.













dimanche 16 novembre 2014

Osez le Féminisme ! contre l'austérité



Le 15 novembre, Osez le Féminisme ! , dans le cadre du Collectif 3A, appelait à participer aux manifestations contre l'austérité organisées dans plusieurs villes de France.

Pour nous, la manifestation se déroulait à Toulouse, et les antennes OLF du 34 et du 31 se sont réunies pour faire un tract commun, et deux militant-e-s de Montpellier on fait le déplacement jusqu'à la ville rose.
les militantes
d'OLF! 31
 

Nous étions environ 3 000 a défiler : associations, syndicats et partis politiques, mais également un beau cortège d'étudiant-e-s, tout ce monde derrière une banderole unitaire.

Parmi les divers mots d'ordre, évidemment contre la politique du gouvernement, mais aussi contre la violence policière, celui de Sud était à noter : "C'est pas aux femmes, c'est pas aux travailleurs, c'est pas aux immigré-e-s, c'est pas aux sans-papiers, c'est aux capitalistes, de payer leur crise !"sur un camion décoré d'affiches féminisées.
                         Émilie et Marjolaine, les porte-parole des antennes d'Osez le Féminisme ! 31 et 34
Nous sommes partis à 14h30 de Compans Cafarelli, où nous avons tracté, épuisant rapidement notre stock, pour arriver près de Jean Jaurès, en passant non par le centre ville comme c'est l'habitude mais par des boulevards plus périphériques... 





Quand nous sommes arrivé-e-s au bout du parcours, pour les prises de parole, nous avons pu en profiter, même si ce n'était pas prévu, pour rappeler que les mesures d'austérité sont particulièrement nuisibles aux femmes et empêchent de mener une politique égalitaire entre les femmes et les hommes.

Cette manifestation fut l'occasion de se retrouver une nouvelle fois entre antennes du Sud-Ouest, ce qui est toujours un grand plaisir, et malgré une certaine mobilisation, elle est insuffisante par rapport aux enjeux. Notre gouvernement est coupable du meurtre d'un militant, ses promesses ne sont pas tenues : PMA, Ministère des Droits des Femmes, abandon des ABCD de l'égalité... Nous devrions être plus nombreux-ses à protester contre l'austérité qui supprime nos services publics, de santé et sociaux, dont les femmes sont les premières bénéficiaires

Alors RDV à la prochaine manif !