Journée internationale de luttes pour les droits des femmes

En ce 8 mars 2014, journée internationale de luttes pour les droits des femmes, l’agglomération a mis l’accent sur le droit à l’avortement, bientôt interdit en Espagne. Depuis le 23 décembre, Osez le Féminisme ! s’est mobilisée pour soutenir les Espagnoles et l’est toujours (vous pouvez d’ailleurs continuez à nous envoyer vos photos NUNCA MAS). Le droit a l’IVG libre et gratuit doit être universel, nous ne pouvons accepter un tel recul dans un pays de l’Union Européenne, de plus voisin du nôtre.

Cependant, ne nous croyons pas trop à l’abri en France. Même si le Ministère des droits des femmes a permis des avancées, et que le droit a l’IVG a été renforcé par le retrait de la mention de notion de détresse et le remboursement à 100%, ce sont plus de 130 centres IVG qui ont été fermés en 15 ans ! Alors, nous avons toujours le droit d’avorter, mais s’il n’y a pas de centre à proximité, s’il n’y a pas assez de lits, et si donc les délais sont trop longs, comment ferons-nous ? Ce que prévoit la loi doit être faisable par chaque femme, où qu’elle soit sur le territoire.

Osez le féminisme ! salue les avancées permises par le Ministère de Najat Vallaud-Belkacem : l'éducation à l'égalité dès le plus jeune âge, avec les programmes de l'ABCD de l’égalité, le renforcement de la loi sur le recouvrement des pensions alimentaires impayées, et surtout le vote par l’Assemblée Nationale de l’abolition de la prostitution, comprenant l’abrogation du délit de racolage et la pénalisation des clients.

Mais il reste encore beaucoup de combats à mener et à gagner. Et le gouvernement a sa part de responsabilité dans le fait que les femmes ne soit toujours pas a égalité avec les hommes. Il est honteux que Manuel Valls, se faisant pour l’occasion porte-parole du gouvernement, ait annoncé que la Loi Famille ne passerait pas à l’Assemblée Nationale et de fait, renonce à la PMA (Procréation Médicalement assistée). Or, la PMA était une promesse de campagne de notre actuel Président et elle doit être accessible à toutes les femmes qu’elles soient en couple avec un homme, une femme, ou célibataires.

Il est honteux, que le gouvernement ait cédé aux pressions de la MPT et compagnie, composée de l’extrême-droite, de la fange la plus réactionnaire de la population, qui s’oppose aux progrès sociaux et aux progrès des droits des femmes.

De plus la politique d’austérité actuelle ne peut permettre de progrès pour les droits des femmes, au contraire, elles en sont les premières victimes. Je ne peux résister à vous citer Simone de Beauvoir : « n’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. » Nous sommes en plein dedans... En effet, les femmes sont plus touchées par le chômage, les plus nombreuses à vivre sous le seuil de pauvreté et en tant que premières bénéficiaires des services publics, celles qui subissent plus l’austérité imposée qui les rogne petit à petit.

L’égalité entre les femmes et les hommes est un combat de tous les jours, le 8 mars ne doit pas servir d’écran, mais doit bien être un moment pour pointer tout ce qu’il reste encore à accomplir.

Un ministère des droits des femmes de plein droit est plus que jamais nécessaire, son budget doit être revalorisé pour mener à bien les chantiers de l’égalité. Les inégalités femmes-hommes ne sont pas une fatalité, et leur disparition requiert une volonté politique forte, que nous espérons voir pour cette année 2014 et les suivantes.