Intervention d'Osez le Féminisme ! 34 à l'Assemblée Générale du Mouvement Unitaire de grève. Cette dernière est menée depuis 14 jours à Montpellier par les intermittent-es et travailleur-ses du spectacle contre la réforme proposée de leur régime d'indemnisation, mais aussi contre la réforme générale, car l'accord Unedic qu'illes dénoncent les dépasse largement puisqu'il concerne l'ensemble du fonctionnement d'indemnisation chômage.
"Bonjour à toutes et à tous.
Je suis Marjolaine, porte-parole héraultaise de l'association Osez le Féminisme ! Pour nous présenter rapidement, notre association n'est pas spécialisée dans le spectacle vivant, nous sommes une association généraliste
qui se bat pour les droits des femmes et s’intéresse à tous les sujets qui les
concernent.
Nous soutenons ce combat en tant qu’association progressiste, parce qu’à travers cette réforme approuvée par le patronat et l’Unedic, le MEDEF ainsi
que divers syndicats (FO CFDT...), le gouvernement vise à précariser des
travailleuses et travailleurs déjà précaires du fait de leur emploi discontinu.
Nous sommes très préoccupée par le combat actuel : déjà
qu’il existe un plafond de verre qui empêche les femmes d’accéder aux postes à
responsabilités dans les institutions culturelles et qu’elles sont trop
faiblement représentées dans les artistes programmé-es, la réforme prévue
aggrave le plancher collant. En effet les annexes 8 et 10 les concernent
particulièrement car 80% des intermittents en rupture de droit sont des
intermittentes. Le différé d’indemnisation, qui est bien plus préoccupant que le
plafond, contribue à aggraver la situation de chacun et chacune.
Il est également inacceptable que les congés maternités ne
soient pas pris en compte pour l’intermittence, surtout qu’il est difficile
dans la plupart des métiers du spectacle de travailler jusqu’à 7 mois et demi
de grossesse, que ce soit pour monter sur scène tous les soirs ou pour régler
les projecteurs, etc.
La discrimination envers les femmes est flagrante, le choix
d’avoir un enfant ne doit pas être une entrave au travail de la mère, ce qui
n’est pas le cas pour le père. Les femmes subissent donc, comme souvent, la
double peine.
Ce sont pour toutes ces raisons que nous apportons notre
soutien à la lutte des intermittent et intermittentes, et que nous saluons et
soutenons le combat et les revendications des maternittentes, auxquelles nous
sommes prêtes à apporter toute notre aide.
Pour la vitalité culturelle de notre pays, nous avons besoin
des intermittents et intermittentes et donc d’un statut qui reconnaisse
réellement leur travail.
La culture est indispensable, votre combat aussi."
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